La lecture n’est plus le parent pauvre de l’éducation.

Depuis des années, on nous rebat les oreilles au sujet du désintérêt des jeunes pour la lecture. Selon certaines statistiques, il y aurait même un Français sur dix qui éprouverait de réelles difficultés pour cette discipline fondamentale, s’il en est. Heureusement, une récente enquête tend à prouver que les grands organismes de statistiques se trompent complètement sur ce qui fonde le repli de la lecture. En effet, 96% des jeunes expriment qu’ils éprouvent une réel plaisir en ouvrant un livre de lecture.

Comment comprendre et analyser le fait que cet écart abyssal ait été comblé en quelques années ?

C’est tout simplement parce les mesures qui sont évaluées ne portent pas sur le genre de lecture privilégié par les jeunes lecteurs.

La novellisation renouvelle la lecture.

Les livres que les jeunes dévorent avec une appétence qui fait évidemment plaisir sont en premier lieu les adaptations de films ou de séries qu’on appelle « novellisations » comme la saga Games of Thrones. Ce genre, considéré comme encore mineur, serait en passe de décrocher la vedette des livres les plus lus chez les jeunes. La raison de cet engouement en est simple. Les jeunes retrouvent entre les lignes de ces romans, les personnages qu’ils ont vu évoluer à l’écran. S’ajoute à cette dimension, une densité psychologique qui n’est pas toujours visible sur un écran. Ils peuvent également s’abandonner au plaisir de la prescience puisqu’ils connaissent déjà l’issue de certains épisodes et se sentent comme les maîtres du jeu de ces romans.
Qui plus est, certains jeunes sont tellement pris par ce virus qu’ils se mettent eux-mêmes à écrire des novellisations avec comme lecteurs leur réseau. C’est tout ce que l’éducation nationale essaie de mettre en place depuis des décennies : faire lire pour passer à l’écrit.

Si les moyens engagés jusqu’à présent restent souvent inefficaces, c’est sans aucun doute que les supports de lecture choisis par les programmes n’ont pas été dépoussiérés et que les jeunes n’ont pas trouvé des textes qui résonnent en eux.
Loin de vouloir enterrer les classiques qui font la beauté de notre langue, il faudrait tout de même accorder une certaine place à ce nouveau genre durant les cours de français afin de capter les élèves. Une fois cette première amorce effectuée, il serait plus facile de les engager sur des lectures plus traditionnelles en établissant des passerelles avec des mondes virtuels.

S’il est une certitude en matière d’éducation, c’est qu’elle doit se mettre au diapason de son époque et aujourd’hui, il s’agit de profiter du succès des séries de fantasy pour galvaniser les jeunes lecteurs.

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